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Points de vue

Appartenance

Cette scène sur glace du peintre hollandais Hendrick Avercamp (1584-1635) illustre bien ce lien vivant que nous appelons appartenance. L'appartenance commence avec les larmes d'un enfant malade. C'est Jean Vanier qui nous la fait ainsi voir sous sa forme première. «J'ai visité un jour, écrit-il,...
Cette scène sur glace du peintre hollandais Hendrick Avercamp (1584-1635) illustre bien ce lien vivant que nous appelons appartenance.

L'appartenance commence avec les larmes d'un enfant malade. C'est Jean Vanier qui nous la fait ainsi voir sous sa forme première.

«J'ai visité un jour, écrit-il, un hôpital psychiatrique, véritable entrepôt de misère humaine. Des centaines d‘enfants très handicapés y étaient couchés, dans un silence de mort. Aucun d'entre eux ne pleurait. Quand un enfant comprend qu’on ne se préoccupe pas de lui, que personne ne répondra à ses cris, il cesse de pleurer. Pleurer demande trop d’énergie. On ne pleure que quand on a l’espoir d’être entendu. Ces enfants vivaient une forme de dépression.»

Cet hôpital psychiatrique est un lieu d'aliénation, un lieu où l'on devient étranger à soi-même à force d'être étranger aux autres. Le lieu d'appartenance est par opposition celui où les enfants malades peuvent crier et pleurer parce qu'ils y ont l'espoir d'être entendus.

Détail: les enfants malades peuvent aussi participer à la fête.

L'appartenance suppose une communauté, associée à un lieu, constituant une présence vivante plutôt qu'un simple cadre de vie. Il n'y a guère d'appartenance possible à des lieux et à des groupes avant tout fonctionnels. Une niche, un nid, un terrier, une prairie, lieux d'appartenance pour les animaux, ne se réduisent jamais à leur dimension fonctionnelle; il ont toujours le charme de la chose vivante, et unique parce qu'elle est vivante. Ce sont des signes de vie en même temps que des milieux de vie. Le sentier sinueux que tracent les bêtes dans une prairie en est l'image parfaite. Pour être «source de vie», comme le souhaite Jean Vanier, l'appartenance doit être un lien avec des réalités elles-mêmes vivantes. Un groupe perd une partie de sa vie, il se fige un peu quand il se referme sur lui-même. Il détourne ainsi l'appartenance de sa fin. «Quand la religion met l'appartenance au groupe, sa croissance et son succès au-dessus de l'amour et de l'ouverture aux personnes extérieures, elle risque d'empêcher l'ouverture des cœurs et de ne plus être source de vie.»


Source de vie, l'appartenance est aussi condition de l'accomplissement de cette vie. «Pour croître vers la maturité humaine et grandir dans la liberté intérieure, [...] nous avons besoin d'appartenir à quelque chose de plus grand que nous-mêmes. L'appartenance a une double fin: nous aider à composer avec notre sécurité et nous guider sur le chemin de la liberté intérieure. » Jean Vanier présente ici ces fins sous forme de question: «D’où vient notre besoin d’appartenance? Est-ce pour nous permettre de mieux vivre notre insécurité? Ou est-ce une étape importante, surtout au début de notre vie, pour devenir plus libres? Ce besoin d'appartenance est une réalité profondément humaine. l'être humain vient de la terre " la terre du corps d'une femme " , il s'enracine dans une culture, une langue, une race. L'appartenance est comme la terre où chacun est nourri pour grandir et porter des fruits. Ainsi le groupe peut être cette terre, à partir de laquelle nous trouvons la confiance pour nous ouvrir à d'autres et, par là, découvrir notre humanité commune.»


 

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Jacques Dufresne

L'éditeur de L'Encyclopédie de L'Agora analyse l'actualité à travers le thème de l'appartenance.
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