2010-02-16 18:34:33

Victor Lachance est le directeur exécutif de la fondation Sport Pur

De nombreuse institutions sur lesquelles nous nous reposions pour socialiser ont été ébranlées au cours des dernières décennies, que ce soit la famille, l’église ou l’école. À tort ou à raison, le sport communautaire est maintenant perçu par la plupart des Canadiens comme le second lieu après la famille pour la transmission de valeurs aux enfants.

Lors d’une récente entrevue à la radio de CBC, une bénévole qui était allée à Haïti pour venir en aide aux enfants orphelins fit remarquer qu’une de ses compétences était d’être une maman soccer, une expression qui souligne la fraternité des parents qui s’impliquent dans le sport communautaire. Ce qu’elle cherchait à nous dire, me semble-t-il, c’est que les qualités que le bénévolat sportif développent pouvaient être transposées dans d’autres situations sociales complexes et exigeantes.

Et pourtant lorsqu’il s’agit d’innovation sociale ou de développement communautaire, nous ne prenons pas toujours en considération le rôle que le sport communautaire joue en réunissant des citoyens autour d’un certain nombre d’intérêts communs. Nous ne nous arrêtons pas toujours à penser au rôle que joue le sport dans la création de communautés résilientes et fécondes.
Il ne faut pas croire que tous ceux qui s’impliquent dans le sport sont d’avis que le sport communautaire peut contribuer de façon marquante au développement social.

Et certains peuvent même soutenir qu’on exagère les bienfaits sociaux de la vie communautaire ou qu’on ne sait pas quels en sont les bienfaits. Cette critique est peut-être due à la divergence entre les attentes des Canadiens à l’égard du sport et de son influence sur la vie sociale et la façon dont il comble ces attentes dans la réalité.. Quoi qu’il en soit, il existe maintenant sur la place publique une discussion franche et de plus en plus fréquente sur la nécessité d’utiliser le sport comme moyen d’améliorer nos conditions de vie, y compris sa capacité de créer un lien et un sentiment d’appartenance entre divers groupes, par exemple avec les nouveaux immigrants.


On sait que le sport est le lieu où de nombreux Canadiens font la première expérience du bénévolat et où l’on trouve le plus grand nombre de bénévoles. On sait qu’il existe plus de 30 000 organisations récréatives et sportives dans tout le Canada où les gens se retrouvent entre voisins et se quittent souvent comme des amis. Ces organisations sont créées et dirigées par des citoyens dans leur propre communauté et la grande majorité d’entre elles ne dépendent d’aucune subvention de l’État. En simplifiant au maximum, on peut observer que les gens appartiennent au sport communautaire et que le sport communautaire leur appartient.


Des études ont montré que les relations sociales ont une influence sur notre bien-être et que la fréquence et l’intensité des interactions sociales améliorent notre santé de façon notable. Grâce aux réseaux sociaux dont font partie les gens, comme le sport communautaire, se créent des valeurs communes, des traditions, des événements marquants qui fondent une identité de groupe et montrent comment nous pouvons collectivement faire des choses par nous-mêmes, pour nous-mêmes.

Est-il nécessaire d’élargir la conception des relations sociales dans nos communautés, comment et où elles se développent? Avons-nous raison de croire que le sport communautaire est un moyen de développer des interactions individuelles, des valeurs communes et la confiance qui est le premier fondement du capital social? Mon expérience personnelle me prouve que le sport est le lieu où je joue mes biens les plus précieux – mes enfants. Je fais confiance à la façon dont les autres s’occupent d’eux de la même façon qu’eux me font confiance lorsque moi - ou une maman soccer- s’en occupe. C’est un endroit où, en principe du moins, je peux laisser mes enfants s’unir à d’autres dans un effort commun pour que se déploient leurs possibilités humaines. Je peux vous sembler naïf mais comme l’avait observé Ken Dryden, le terrain de sport est le seul endroit où nous pouvons voir l’interaction de nos enfants avec les autres.


De nombreuse institutions sur lesquelles nous nous reposions pour socialiser ont été ébranlées au cours des dernières décennies, que ce soit la famille, l’église ou l’école. À tort ou à raison, le sport communautaire est maintenant perçu par la plupart des Canadiens comme le second lieu après la famille pour la transmission de valeurs aux enfants. Les recherches montrent aussi que le sport contribue à développer chez l’adulte l’intérêt et l’attention pour les autres, des aptitudes pour travailler en groupe et accepter les autres et créer un sentiment d’appartenance à un groupe social. Tous ne veulent pas participer à cette expérience mais ceux qui le font sentent qu’ils font partie de quelque chose de très significatif pour eux.


Lorsque nous faisons le bilan des expériences et des choses qui nous unissent, nous ferions bien de prendre en considération tout ce que le sport communautaire peut nous apporter. Pour en connaître plus, cherchez sur Internet le site Sport pur qui montre les nombreuses contributions du sport à la vie communautaire.

Trad: Hélène Laberge

 

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